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Nomades
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des idées de
roulottes
et de
chemins creux qui s’ennuient.
On aime
installer quelque part ,
au gré du vent,
nos décors, nos
armes et nos histoires.
Epouser un
lieu,
le temps d’une
nuit.
Une halte entre
deux jours,
entre deux
scènes,
comme si on ne
jouait vraiment que durant les entractes.
Et il y a ces
quelques planches
qui craquent et
nous surprennent.
Ces regards
qu’on se jette comme une passerelle
de part et
d’autre du fleuve.
Ce frisson qui
parcourt soudain la gueule noire du public.
Des mains qui
claquent fort
à hauteur des
sourires…
Et déjà des
velours nous enrobent,
Enivrés de
sueur,
Et nous
emportent un peu plus loin,
à travers des
rues mortes, devenues familières.
Vaine mémoire
de ce que l’on n’arpentera jamais plus.
C’est un gai
cabotage,
par delà le
clapot des humeurs quotidiennes.
Un curieux
voyage au hasard des bouées,
de ces salles
de spectacles où l’on s’amarre,
le temps d’un
cadeau,
comme à une
jetée de pierre vives
fendant la
houle de nos vies en déroute.
(
Eric Stauffacher – avril 2009)